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News Call for papers: Knowledge of water, techniques and power relations / Autrepart n° 65 - Appel à contribution - Savoirs sur l'eau, techniques et pouvoirs

In a context where there is increasing pressure on resources, where climate change models foresee various water-related problems and where participatory management lies at the heart of water reforms throughout the world, questioning our knowledge of water would appear to be central to these issues. Indeed, knowledge is inherent in any use of water: it underpins the techniques used for water appropriation and distribution, the process for qualifying the resource and for assessing any change in its availability, and the way it is managed and shared, whether water is used for agricultural, domestic, environmental or industrial purposes. Thus, various forms of knowledge are at play here. This may be so-called local knowledge, which has been historically constructed, or so-called scientific knowledge, which is theoretically objective and independent of the social context. It may be the result of different contributions. The goal here is both to understand how this knowledge is constructed, appropriated, challenged, reworked or even the source of considerable controversy, and to question this range of knowledge through the prism of technical proficiency, decision-making and power relations.

It is quite common to oppose two major logics that reflect various ways of understanding the relation to water. On the one hand, there are logics based on social, symbolic, power or territorial dimensions but also on know-how inherited and built around a direct relationship to water. These logics remain pervasively present throughout the world, as evidenced by the work of anthropologists. On the other hand, the logic of technical effectiveness prevails in development projects and reforms. It is based on a modern abstraction of water, highlighting the "natural" aspects of the resource, such as water cycle or watershed concepts. Very different ways of dealing with water often coexist in the same area, especially with the general implementation of public intervention in water projects and with the liberalization of agriculture or the water sector. This confrontation between various forms of knowledge and their underlying logics is more and more common in southern countries where local knowledge still has an active role to play. 

Contemporary concerns about water are changing and with them scientific issues. This issue of the Autrepart journal aims at offering food for thought based on interrelated themes – the techniques and the power relations – that are largely involved in the production or use of knowledge.

Indeed, the use of water involves applying techniques, and they themselves rely on local or scientific knowledge: techniques for water acquisition and distribution (infrastructures for diverting, pumping, sharing, measuring water, etc.), techniques for quantifying the resource and its availability, and for evaluating its quality. The organization of water management –whether traditional or induced by water reforms of the participatory or integrated management type – often relies on technical choices legitimized by quantified data. Do these techniques or data herald a fair, equitable distribution? Changes in techniques for accessing water (wells, pumps) and associating various technical means in a same area imply changes in knowledge and in social relationships related to water. What are these new forms of knowledge and who are the new actors emerging in connection with these new techniques?

Furthermore, although water is the basis of social relationships of solidarity and alliance, sharing it has always been associated with issues of power and of asymmetric relations, inequality and hierarchies. Though these power relations are well documented, the way they are expressed through knowledge issues is not. What role does this knowledge play in the interaction between people and social groups? Does access to some type of knowledge help impose a certain vision or lead to a consensus? Is this done by going beyond power relations or not? When do the "dominated" accept the "dominant" logic? What position do the elites (dignitaries, experts, government executives, development brokers, etc.) adopt regarding the various types of knowledge? Specialized knowledge is often used. Who produces it? Who keeps it? Is it properly disseminated and collectively appropriated or, on the contrary, is it limited to a realm that is inaccessible to many? How is it integrated into the decision-making process?

Contributions should necessarily be based on examples taken from developing countries and integrate the following three topics – knowledge, techniques and power – in their interaction.

 

 

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Proposals (title and abstract not exceeding 1,000 characters) must be sent to the journal Autrepart before 15th June 2012.

The articles selected have to be submitted by 15th September 2012.

 

Book reviews on the topic of this issue must be sent to the journal Autrepart before 30th September 2012

 

Revue Autrepart - 19 rue Jacob - 75 006 Paris

http://www.cairn.info/revue-autrepart.htm

Merci d’envoyer vos messages à la revue à : autrepart@ird.fr avec copie à revue.autrepart@gmail.com

 

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N°65 - Savoirs sur l’eau, techniques et pouvoirs

 

Olivia Aubriot (CNRS, CEH), Jeanne Riaux (IRD)

 

À l’heure où les modèles sur les changements climatiques prévoient de nombreux problèmes liés à l’eau, où la pression sur les ressources rend cruciales les questions de partage et où la gestion participative est au cœur des réformes sur l’eau à travers le monde, la question des savoirs sur l’eau devient centrale. Les savoirs sont en effet inhérents à toute utilisation de l’eau : ils sous-tendent les choix techniques d’appropriation et de distribution, le processus de qualification de la ressource et de quantification de sa disponibilité, l’organisation de la gestion et du partage, que l’eau soit à usage agricole, domestique, environnemental ou industriel. Ainsi, différents savoirs sont concernés. Ils peuvent être dits « locaux », historiquement construits, ou dits « scientifiques », théoriquement objectifs et indépendants du contexte social. Ils peuvent être le résultat d’une combinaison de divers apports. L’objectif est ici d’analyser comment ces savoirs sont construits, appropriés, contestés, remaniés, voire source de vives controverses et de les questionner à travers le prisme du contrôle des techniques, des prises de décisions et des relations de pouvoir.

Il est courant d’opposer deux grands ensembles de logiques sous-jacentes à la gestion de l’eau. D’un côté, se trouvent celles fondées sur des dimensions sociales, du symbolique, des relations de pouvoir, une appropriation territoriale mais aussi des savoir-faire hérités et construits autour d’une relation directe à l’eau. Ces logiques demeurent prégnantes à travers le monde, comme en témoignent les travaux des ethnologues. De l’autre côté, la logique de l’efficience technique et économique domine dans les réformes publiques et dans les projets de développement. Elle repose sur une conception moderne de l’eau, accentuant les aspects « naturels » de la ressource, tel le cycle de l’eau ou le bassin-versant. Ces façons différentes de penser l’eau cohabitent souvent sur un même territoire, notamment avec la généralisation des situations d’intervention publique en gestion de l’eau et la libéralisation de l’agriculture et du secteur de l’eau. Cette confrontation des savoirs et des logiques sous-jacentes est de plus en plus fréquente dans les sociétés du Sud aux savoirs locaux bien vivants.

Les préoccupations contemporaines quant à l’eau évoluent et avec elles les problématiques de recherche sur l’eau et sur les sociétés. Ce numéro de la revue Autrepart entend alimenter la réflexion à partir de thèmes en interaction – les techniques et les relations de pouvoir – qui sont fortement impliqués dans la production et l’usage des savoirs.

De fait, l’utilisation de l’eau met en œuvre des techniques qui reposent elles-mêmes sur des corpus de savoirs locaux et/ou scientifiques : techniques de mobilisation et de distribution de l’eau (infrastructure de dérivation, puisage, partage, mesure, etc.), techniques destinées à la quantification de la ressource, de sa disponibilité, à l’évaluation de sa qualité. L’organisation de la gestion de l’eau – qu’elle soit traditionnelle ou induite de réformes contemporaines de type gestion participative, intégrée, etc. – repose souvent sur des choix techniques dont la pertinence peut être légitimée par des données chiffrées. Ces techniques ou données sont-elles l’emblème et le principal support d’un partage juste et équitable ? L’évolution des techniques d’accès à l’eau (forages, pompes) et le métissage de moyens techniques divers sur un même espace impliquent des évolutions dans les savoirs et dans les rapports sociaux autour de l’eau. Quels sont ces nouveaux savoirs et quels nouveaux acteurs apparaissent autour de ces nouvelles techniques ?

Par ailleurs, si l’eau est aux fondements de liens sociaux d’alliances et de solidarités, son partage s’accompagne toujours d’enjeux de pouvoir et de relations asymétriques, inégalitaires, de hiérarchies. Si ces relations de pouvoir sont bien documentées, leur expression à travers les questions de savoirs sur l’eau l’est moins. Quels rôles les savoirs ou la mise en avant de certains savoirs jouent-ils dans les interactions entre individus et entre groupes sociaux ? Permettent-ils d’amener à des consensus en dépassant les relations de pouvoir ou au contraire viennent-ils entériner/légitimer les asymétries existantes ? À quel moment les dominés en viennent-ils à s’approprier la logique « dominante » ? Quels sont les positionnements des différentes catégories d’élites (notables, experts, cadres de l’administration, courtiers en développement…) face aux différents types de savoir ? Des savoirs spécialisés sont souvent mobilisés. Qui les produit ? Qui les détient ? Font-ils l’objet d’une diffusion et d’une réappropriation collective, ou restent-ils au contraire maintenus dans une sphère inaccessible au plus grand nombre ? Comment sont-ils intégrés dans les processus décisionnels ?

Les contributions attendues devront impérativement reposer sur des exemples pris dans les pays du Sud et intégrer ces trois thèmes – savoirs, techniques et pouvoir – dans leur interaction.

 

 

Les intentions de contributions (titre et résumé ne dépassant pas 1 000 signes) doivent être adressées à la revue Autrepart le 15 juin 2012 au plus tard

Les articles sélectionnés devront être remis le 15 septembre 2012

Les notes de lecture sur le thème du numéro doivent être adressées à la revue Autrepart avant le 30 septembre 2012

 

Revue Autrepart - 19 rue Jacob - 75 006 Paris

http://www.cairn.info/revue-autrepart.htm

Merci d’envoyer vos messages à la revue à : autrepart@ird.fr avec copie à revue.autrepart@gmail.com

Contact information Irène Salvert Secrétaire de la rédaction ----- Revue Autrepart 19, rue Jacob 75006 Paris - France / Olivia Aubriot (CNRS, CEH), Jeanne Riaux (IRD) (email: autrepart@ird.fr ; revue.autrepart@gmail.com)
News type CallForPaper
File link n/a
File link local Call for papers_knowledge of water.doc (DOC, 79 Kb)
Source of information Irène Salvert Secrétaire de la rédaction ----- Revue Autrepart 19, rue Jacob 75006 Paris - France
Subject(s) DRINKING WATER , DRINKING WATER AND SANITATION : COMMON PROCESSES OF PURIFICATION AND TREATMENT , HYDRAULICS - HYDROLOGY , NATURAL MEDIUM , POLICY-WATER POLICY AND WATER MANAGEMENT , PREVENTION AND NUISANCES POLLUTION , RISKS AND CLIMATOLOGY , WATER DEMAND , WATER QUALITY
Geographical coverage n/a
News date 09/05/2012
Working language(s) ENGLISH , FRENCH
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